
Une IA peut-elle faire preuve de créativité ? Ou stimuler la créativité des artistes ? Ces questions, autrefois reléguées à la science-fiction, sont aujourd’hui au cœur d’un débat passionnant dans le monde de l’art et de la technologie. “On décrit souvent l’IA générative comme un monstre froid et calculateur mais peut-être devrait-on en parler comme d’une muse numérique”, avance Corine de Bilbao, Présidente de Microsoft France. Mardi 19 décembre, le géant américain – principal actionnaire d’Open AI (ChatGPT, DALL-E) – a organisé à Paris une masterclasse “Culture & IA” intitulée “Quand la tech se met au service de la créativité”. Souvent perçue comme une menace pour l’art, avec ses capacités à copier et détourner des œuvres bien connues, l’intelligence artificielle (IA) pourrait aussi servir de plateforme aux jeunes artistes pour diffuser et amplifier leurs créations. Tout est question de perspective.
Mais une intelligence artificielle peut-elle réellement se montrer créative ? Avec son fonctionnement prédictif, on aurait tendance à répondre par la négative. Pourtant, tout comme on peut entraîner une IA à résoudre des problèmes mathématiques, on peut aussi lui apprendre à être inventive, à penser “outside the box”. On sait déjà que les IA visuelles génératives comme DALL-E ou encore Midjourney sont capables de produire des scripts et des œuvres d’art basés sur des algorithmes. Comment ? Ils se contentent en réalité de reproduire la créativité humaine en dévorant des milliards de données provenant d’Internet. Mais, plutôt que de percevoir ces IA comme des ennemis, les artistes auraient tout à gagner à ajouter ces nouveaux outils à leur panel d’instruments à leur disposition. Tout comme Photoshop, par exemple.
L’IA, un atout pour les métiers de la création
“Pour les graphistes, designers, dessinateurs… l’IA est un moyen de libérer le créatif de tâches répétitives et chronophages, souligne Eneric Lopez, Directeur Intelligence Artificielle chez Microsoft France. Elle pourrait devenir leur plus grand allié en leur libérant du temps. Cela leur permettra de davantage se concentrer sur leur réelle valeur ajoutée : penser de manière créative.” Ne plus avoir à passer des heures à répliquer une modification minime sur un personnage de BD, case après case. Essayer 50 aspects différents d’une texture pour choisir celle qui conviendra le mieux… cela permet de se consacrer sur le processus créatif en lui-même. Encore faut-il maîtriser à la fois le processus artistique et la technologie.