· SÖ RATED
JR

Artiviste urbain
Né à Paris le 22 février 1983, est un artiste contemporain français.
Grâce à la technique du collage photographique il expose librement dans l’espace public à l’international.
- En 2001, il trouve un appareil-photo dans le métro parisien, et part parcourir l’Europe à la rencontre de ceux qui s’expriment sur les murs et les façades qui structurent les villes. Observant les gens qu’il rencontre et écoutant leur message, il colle leurs portraits dans les rues, les sous-sols et sur les toits de Paris.
- En 2004, JR réalise l’exposition Toit et moi, associé avec l’artiste Prune Nourry qui est devenue sa fiancée. Les sculptures de celle-ci étaient positionnées sur les toits parisiens puis photographiées par JR.
- De 2004 à 2006, il réalise Portrait d’une génération, des portraits de jeunes de banlieue qu’il expose, en très grand format, sur les murs de la Cité des Bosquets de Montfermeil. Ce projet illégal devient officiel lorsque la mairie de Paris affiche les photos de JR sur ses bâtiments. Dès ces premiers projets, l’artiste affirme vouloir amener l’art dans la rue : « Je possède la plus grande galerie d’art au monde : les murs du monde entier. J’attire ainsi l’attention de ceux qui ne fréquentent pas les musées habituellement. »
- En 2005, il participe au long-métrage de Kim Chapiron (Kourtrajmé) Sheitan, avec Vincent Cassel, comme photographe de plateau et rencontre Shepard Fairey, Blu, Zevs, Blek le Rat, Influenza, The London Police entre autres, pour réaliser un reportage sur les activistes urbains internationaux.
- Au cours de l’année 2007, avec Marco, il réalise Face 2 Face, « la plus grande expo photo illégale jamais créée ». JR affiche d’immenses portraits d’Israéliens et de Palestiniens face à face dans huit villes palestiniennes et israéliennes et de part et d’autre de la barrière de sécurité. Dès son retour à Paris, il colle de nouveau ces portraits dans la capitale. Pour JR, cette action artistique est avant tout un projet humain : « Les héros du projet sont tous ceux qui, des deux côtés du mur, m’ont autorisé à coller sur leur maison ».
- En 2008, pour rendre hommage à celles qui occupent un rôle essentiel dans les sociétés, mais qui sont les principales victimes des guerres, des crimes, des viols ou des fanatismes politiques et religieux, JR a recouvert l’extérieur de la favela Morro da Providência, à Rio de Janeiro, d’immenses photos de visages et de regards de femmes. « C’est un projet fait de bric et de broc, comme la favela elle-même. On s’est adapté à l’environnement dans cet univers où les toits des maisons sont en plastique et les revolvers des enfants en acier. On s’est débrouillé malgré les rues en pentes, les maisons chancelantes, les câbles électriques imprévisibles et les échanges de tirs qui traversent parfois plusieurs maisons », dit JR. Jusqu’en 2010, l’artiste poursuit ce projet à travers le monde (Sierra Leone, Liberia, Kenya, Inde, Cambodge). JR décide de faire de ce projet un film documentaire intitulé WOMEN ARE HEROES. En 2010, le film est sélectionné par la Semaine de la Critique, en association avec la Sélection Officielle du Festival de Cannes et concourt pour la Caméra d’or. Le projet WOMEN ARE HEROES a contribué à l’obtention du TED Prize que JR recevra en 2011. En 2014, un regard de femme est collé sur un porte-conteneur au Havre, et voyage jusqu’en Malaisie. La même année, JR met en place le projet The Wrinkles of the City qui vise à révéler l’histoire et la mémoire d’un pays à travers les rides des habitants de plusieurs pays. L’artiste choisit des villes ayant connu des bouleversements telles que Carthagène en Espagne, Shanghai, La Havane, Los Angeles, Berlin ou Istanbul. En 2012, accompagné du peintre José Parla, JR amène Wrinkles of the City à travers La Havane.
- En septembre 2010, sur invitation du Festival images (Vevey – Suisse), JR commence le projet Unframed. Pour la première fois de son parcours artistique, JR n’utilise pas ses propres images mais celles de la grande Histoire de la photographie. Après avoir obtenu l’autorisation des différents ayant droit, JR agrandit des photos de Robert Capa, Man Ray, Gilles Caron ou Helen Levitt et les applique sur des façades des bâtiments de Baden-Baden, Marseille, São Paulo, Grottaglie en Italie et Washington DC. En août 2014, JR est invité à travailler sur la partie abandonnée d’Ellis Island. Cette île, à côté de la Statue de la Liberté, est symbolique – le point d’entrée aux États-Unis de 12 millions d’immigrants, entre 1892 et 1954. Sur la partie sud de l’île, l’hôpital qui recevait les nouveaux arrivants malades est abandonné depuis 1954. JR a exploré les archives d’Ellis Island et créé une vingtaine de collages dans ces bâtiments si chargés d’histoires.
- Le 2 mars 2011, lors de la Conférence TED à Long Beach, en Californie, JR a appelé à la création d’un projet d’art global – Inside Out Project (IOP) – inspiré par ses collages de rue grand format, le concept du projet est de donner à chacun la possibilité de partager avec le monde son portrait et un message. Inside Out offre aux particuliers et groupes du monde entier un nouveau moyen de faire passer un message. Ce projet est pour lui une manière « de rendre hommage à ceux qui ont eu la volonté et le courage de changer le monde et d’affirmer encore que la grande histoire est faite des petites ». N’importe qui peut participer, et est mis au défi d’utiliser des portraits pour partager les histoires de personnes de leurs communautés. Leurs actions sont documentées, archivées et exposées en ligne sur le site insideoutproject.net. Plus de 300 000 posters ont été envoyés dans plus de 129 pays depuis mars 2011. Les Cabines Photographiques Inside Out apportent le projet dans la rue – et permettent au public de participer instantanément et gratuitement. Des dizaines de milliers de portraits ont été imprimés dans ces Cabines Photographiques situées partout dans le monde, dans des endroits tels que le Centre Pompidou (Paris), à Londres et Amsterdam, au Japon, à Dallas ainsi qu’aux Rencontres de la Photographie à (Arles), plusieurs villes en Israël et en Palestine, à Abu Dhabi, à la Galerie Perrotin (Paris). En juin 2014, il recouvre de 4 000 visages la nef et la bâche abritant le Panthéon à Paris durant ses travaux de réfection (il n’a pas touché d’argent pour cette œuvre, son budget lui servant uniquement à payer ses équipes ; il n’est rémunéré que par son travail en galerie).
- En avril 2014, JR présente la première des Bosquets, ballet qu’il a créé en collaboration avec le New York City Ballet, sur une musique originale de Woodkid, avec le danseur Lil Buck. Pour ses débuts en tant que chorégraphe, il réunit 42 danseurs sur scène. En s’appuyant sur la représentation du ballet, JR réalise un court métrage qui nous immerge au sein de la communauté des Bosquets à Montfermeil, un endroit où l’art, l’agitation sociale et le pouvoir de l’image s’entremêlent. Sur une musique de Pharrell Williams, Hans Zimmer et Woodkid, JR souhaite montrer comment le désir d’exister dans ces quartiers peut combattre la précarité et créer du beau où l’on ne l’attend plus[non neutre].
- En 2015, JR signe le film Ellis, hommage consacré aux immigrants passés par Ellis Island. Ce court-métrage, écrit par Eric Roth, a pour unique acteur Robert De Niro, la musique étant quant à elle signée par Woodkid et jouée par Nils Frahms. Ce court-métrage de fiction fait appel à notre mémoire collective. Ellis Island fut la porte d’entrée des États-Unis pour des millions d’immigrants, un purgatoire, à l’ombre de la Statue de la Liberté, où des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants, ont attendu leur sort. Ellis raconte l’histoire de ces immigrants qui ont construit l’Amérique tout en soulevant la question de ceux qui cherchent les mêmes opportunités aujourd’hui aux États-Unis et dans le reste du monde. En décembre, JR réalise une projection vidéo projetée sur l’Assemblée nationale de Paris en collaboration avec le cinéaste Darren Aronofsky. Ce projet, intitulé The Standing March, prenait sens en révélant une foule de gens qui interpellaient les politiques de manière solidaire, au moment de la COP21 en décembre dernier, au moment où les manifestations et les regroupements étaient interdits suite aux attentats terroristes du 13 novembre.
- JR commence l’année 2016 avec son exposition-atelier « Vous êtes ici » à la Galerie des enfants du Centre Pompidou. Cette œuvre participative permet aux plus jeunes de devenir des colleurs d’un jour. Ensemble, les enfants participent à la création d’une ville à leur échelle, aux couleurs des pays traversés par JR et des photographies qui en témoignent. D’image en image, le visiteur se promène entre ces architectures, se retrouvant tantôt au Kenya, tantôt à Shanghai ou à Paris. À partir du 25 mai 2016, JR est l’invité du Louvre pour une installation, de type anamorphose, sur l’un de ses symboles, la Pyramide du Louvre. Toujours en 2016 il recouvre une palissade avec 65 photos de sevrannais entourant le chantier de la nouvelle Maison de quartier de Rougement à Sevran35.
- En mars 2018, il participe à la décoration du restaurant le Reffetorio, c’est le nom du restaurant solidaire qui a ouvert ses portes le 15 mars dernier à Paris. Le chef italien Massimo Bottura a installé son « réfectoire » au Foyer de la Madeleine, dans les cryptes de l’église. 100 repas concoctés à partir d’invendus seront servis aux personnes démunies, aux migrants, et aux SDF. JR décore cet espace avec des tables en bois clair, des lumières tamisées et des sculptures en forme de nuage.