Il commence…
En 1981, le couturier allemand Karl Lagerfeld s’installe dans une tour de la principauté de Monaco. Il meuble alors son appartement avec les créations surprenantes et colorées des designers du mouvement Memphis, né la même année en Italie. Cet intérieur iconoclaste est à découvrir à la galerie monégasque Almine Rech, où le plasticien italien Francesco Vezzoli l’a recréé de toutes pièces.
Le couturier poursuit …
Fin janvier 1983, l’événement de la semaine parisienne des collections de haute couture printemps-été est le premier défilé de Karl Lagerfeld pour Chanel. Depuis la mort de sa créatrice, douze ans plus tôt, la maison de la rue Cambon n’avait plus de direction artistique. Le show se clôt sur une salve d’applaudissements et marque le début d’une aventure qui durera près de quatre décennies. L’Allemand de 49 ans fait alors sensation avec des silhouettes tout en noir et blanc. Une stricte austérité.
A tel point que, le quotidien du couturier (mort en 2019) est alors moins monacal que monégasque. Depuis 1981, il ne vit pas dans cette Douce France chantée par Charles Trenet. Ce morceau sur lequel défilent les mannequins, mais dans la Principauté, ensoleillée et fiscalement accorte. Ainsi, son appartement, dans une tour de 27 étages, Le Roccabella, est alors rempli de couleurs et de formes surprenantes. Des tables et chaises semblables à des jeux de construction d’enfants, tatami de judo en guise de salon. Une coiffeuse illuminée pareille à une devanture de cinéma américain, bibliothèques et commodes déstructurées.
Alors que ces meubles sont signés Ettore Sottsass, Michele De Lucchi, Matteo Thun, Marco Zanini… Tous membres d’un mouvement qui fait jaser à Milan : Memphis. En 1981, à l’initiative du premier, ils ont formé un courant joyeux. Celui-ci, privilégie la forme à la fonction, l’excentricité à la sobriété. Leur exposition inaugurale dans la cité lombarde, à la galerie Arc’74, a défrayé la chronique, sans pour autant faire décoller les ventes.